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  • Ciska Girault

Les perceptions de la vérité

Dernière mise à jour : 31 déc. 2019


La Vérité avec un grand « V »… existe-t-elle ?


La Vérité avec un grand « V » ce serait quoi ?


Ce serait être capable de connaître TOUS les faits du monde, passé, présent et à venir.

Une coccinelle grimpe un brin d’herbe dans mon jardin : c’est un fait.

10 personnes ont acheté un stylo bleu à Top Office le temps que j’écrive cette phrase : c’est un fait.

Cinquante chiens ont attrapé la piroplasmose en Ariège cette année : c’est un fait.

Il va pleuvoir à Toulouse le 20 Septembre 2036 : c’est un fait.


Connaître TOUS les faits du monde ? C’est impossible… En tout cas pour nous, êtres humains !

Donc connaître La Vérité, c’est impossible.

Tout ce qu’on peut faire, c’est se faire notre représentation de La Vérité. Cette vérité-là est personnelle… et fausse. Il y a donc autant de vérités que de personnes dans le monde.

Donc déjà… si quelqu’un vous dit détenir La Vérité, vous pouvez fuir !



La vérité comportement chien


Mais ensuite, comment se construit notre vérité ?

Notre cerveau est terriblement complexe, et c’est lui qui nous maîtrise, pas le contraire ! ;)

Si notre cerveau veut nous faire percevoir quelque chose comme vrai… Nous le percevrons comme vrai, même si c’est de toute évidence faux.


Un exemple : le biais de négativité.

Vous faites un concours d’agility, vous faites une énorme erreur sur l’obstacle 18… Vous sortez de là en vous disant : « Oh la la… J’ai fait n’importe quoi, j’ai raté mon parcours ! » alors qu’objectivement, vous avez réussi 19/20 obstacles… Et raté 1/20 obstacles, c’est donc super ce que vous avez fait ! Mais ce n’est pas votre perception de la vérité à ce moment-là. C’est un « biais de négativité » qui vous fait percevoir comme « raté » un parcours objectivement réussi.


Un autre exemple : le biais de confirmation.

C’est un phénomène où nous allons accorder plus de valeur à une information qui confirme un fait que nous pensons comme vrai, par rapport aux informations qui vont infirmer ce fait.


Admettons que je pense que les croquettes sans céréales soient meilleures pour la santé que les croquettes avec céréales. On me parle du cas d’un chien qui a un beau poil et plus aucuns problèmes digestifs depuis qu’il est passé aux croquettes sans céréales : cette information va conforter ma pensée initiale : les croquettes sans céréales sont meilleures. Si dans le même temps, 5 personnes me parlent des diarrhées et flatulences de leur chien depuis qu’ils sont passé aux croquettes sans céréales : j’accorderais moins d’importance à ces faits, et peut-être même que je vais les oublier !

Objectivement : Il y a 5 chiens qui les tolèrent mal et 1 chien qui les tolère bien. Donc il semblerait que les croquettes sans céréales causent des soucis digestifs.

Subjectivement : j’accorde beaucoup plus d’importance à l’information qui va « dans le sens qui confirme ce que je pensais » qu’aux autres : les croquettes sans céréales sont bel et bien meilleures pour la santé!


C’est un excellent exercice de s’entraîner à penser objectivement… Mais assez difficile, puisqu’il heurte notre façon de penser initiale… Il faut savoir reconnaître à soi-même qu’on avait tort !


Un petit dernier pour finir : Le biais d’ancrage

Qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’utiliser une seule information comme référence, et souvent, la première information perçue (ou la première impression).


Un exemple typique ? J’adopte mon premier chien, je vais dans le club canin de mon village, où on m’explique qu’il faut que je domine mon chien, on me donne un collier étrangleur et on me dit de crier sur mon chien.

[Au passage : Je vais probablement le faire, même si ce n’est pas ma façon spontanée de faire, car je me soumets à l’autorité (expérience de Milgram…). Puis je vais probablement changer ma façon de penser initiale, car je suis en dissonance cognitive : je suis obligée de faire quelque chose qui est contre ma croyance, ce qui perturbe mon équilibre cognitif. Si je ne peux pas arrêter cet acte, alors je vais changer ma croyance].

Cette méthode est la première que je découvre. Ma première réaction à la découverte d’une autre méthode qui me dit qu’il n’y a pas de dominance et que je peux utiliser la récompense plutôt que la punition ? Je vais la réfuter, et dire que c’est faux : il s’agit du biais d’ancrage. Il me faudra du temps (et de l’ouverture d’esprit !) pour envisager que ma première information dans ce domaine était peut-être fausse.


Maintenant, vous saurez pourquoi tant de gens restent « bloqués » sur leur première approche : il s’agit du biais d’ancrage. Et ce n’est pas la peine de les dénigrer, ce mécanisme existe en chacun de nous ;) .


Il existe bien d’autres phénomènes, bien d’autres biais !


Moralité de l’histoire :


La Vérité est tout simplement inaccessible aux mortels.


Les vérités sont toutes aussi fausses que vraies, elles sont tout simplement personnelles. Si votre vérité est différente de celle de votre voisin, elle n’est pas pour autant plus proche de La Vérité.


Pour approcher de La Vérité autant que possible : pensez à vous demander « et si mon cerveau me jouait un tour ? Suis-je aussi objectif que possible ? »


Soyez ouvert à la vérité de l’autre, même si elle dit le contraire de la vôtre ! ;)

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