Aujourd’hui Kiki est un jeune Berger du Touch (Touloouuuuuse, Poulots ! ), très actif, curieux, endurant.
Il saute sur tout le monde, mordille, vol et détruit en permanence tous les objets qu’il trouve, aboie tout le temps dans le jardin, gratte les portes, il tire comme un fou en laisse, course les voitures et les joggeurs, ne revient pas si on l’appelle, n’obéit pas et ne peut pas se concentrer, fugue à la moindre opportunité, il ne se pose jamais, harcèle l’autre chien de la famille, fait pipi dans la maison, réveille ses propriétaires la nuit…
Kiki est une catastrophe. Kiki est presque un chien qui existe vraiment.
Ses propriétaires, M. et Mme Michu, sont pourtant de bonne volonté, habitué des chiens, ils le promènent régulièrement, essaient de l’éduquer, ne le laissent pas toute la journée tout seul, jouent avec lui etc… Mais décidément, Kiki n’est pas normal. Kiki a un problème. D’ailleurs, Kiki a été adopté, et la première famille a eu le même problème…
Kiki change une nouvelle fois de maison. Ses nouveaux propriétaires font beaucoup de randonnée, remplacent la laisse par une longe, aménagent l’environnement pour ne pas laisser Kiki faire de bêtises, modifient la méthode d’entraînement et d’apprentissage pour s’adapter aux compétences de Kiki. Kiki devient un chien tout à fait vivable, coopératif, agréable.
Kiki a-t-il un problème ? Kiki est-t-il malade ? Kiki est-t-il déficient ?
Ici, les modifications qui ont permis un excellent résultat sont extérieures à Kiki, Kiki n’a pas changé, c’est toujours un chien très actif, curieux, endurant…
Est-ce l’environnement qui est problématique ? Oui mais l’environnement est le même que pour les 10 autres chiens de M. et Mme. Michu, et eux n’ont posé aucun problème…
Où se situe la limite de l’anormal, du pathologique ?
Un border qui troupeaute tout ce qui bouge : normal ou pathologique ?
Un malinois de salon qui a du mal à se poser : normal ou pathologique ?
Un chien-loup anxieux en ville : normal ou pathologique ?
Une fois de plus, je n’ai pas la réponse à cette question. La limite est floue, elle n’est pas binaire. Mais pour une fois, cela ne m’importe pas tant que ça… Du moment qu’on peut identifier les facteurs à modifier pour résoudre le problème de CET individu, quel intérêt de lui coller une étiquette « normal » ou « pathologique » ?
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